mardi 5 janvier 2010

Et si la neige

Ce soir, dans son fauteuil, il ne pensait pas que rien n'aille bien depuis qu'elle lui avait dit " ... ". Elle n'avait rien dit, en fait et c'était trop tard lorsqu'il s'en était aperçu. Comme de se réveiller à dix heures alors que le rendez-vous finissait à neuf. Enfin, rien n'allait mieux en tout cas. Dehors, les flocons glissaient dans la nuit.

Pour sûr, lui il pensait l'avoir bien mérité à avoir fait tant le con et il s'en mordait bien les doigts maintenant. Il s'en cognait les phalanges contre les murs de son appartement parfois. Quand la peine était trop lourde. Et lorsqu'il la trouvait mélodieuse, il la dépeignait de quelques mots; ça rendait pas trop mal. Jusqu'à ce qu'ils les relisent, moins ivre.
En tout cas, il se sentait foutu. Parfois il la détestait, parfois il se convaincait qu'elle n'était pas une si grande perte. Et il poussait le mensonge jusqu'à un cruel "au nom de quoi ai-je tant pu l'aimer et perdre autant mon temps sans rien remarquer?" et il s'en sentait soulagé pour un moment. Mais foutu quand même. Condamné à ne plus trouver personne. Ni aventure, ni amour. Elle était la première, elle était la dernière, c'était bête comme phrase, mais ça tournait sans cesse dans sa tête, à Anthoine. Des fois, aussi, il se disait qu'il devrait la rappeler, tant pis, il devait lui parler tout de suite, parce que sans elle, ça faisait trop mal. Mais il se ravisait, se souvenant qu'avec elle, ça faisait encore plus mal.
Et qu'attendait-il maintenant? Durant longtemps, il avait pensé que c'était de cicatriser. Et lorsqu'il lui avait semblé que c'était bon, presque bon, il avait prit peur et tout arraché à nouveau. Parce qu'on ne pouvait pas laisser se refermer la brèche sur tant de passé. Parce que si tout devenait lisse, s'il réussissait à gommer l'avant, l'injustice aurait frappée. Ca suffisait assez qu'elle, l'est oublié. Lui, il devait ce souvenir pour que tout ça ne disparaisse pas. Comme la neige des sentiments au soleil. Il devait être patient, garder la douleur dans un coin en espérant qu'elle n'aurait plus lieu d'être un jour. Alors il espérait que ce jour arrive. Anthoine espérait que l'autre soit un imbécile, ce qu'il était forcément, mais il espérait qu'elle le remarque, enfin.

Il savait que c'était égoïste, il savait qu'elle méritait d'être heureuse. Il se servit un autre verre et se réveilla dans la nuit. Pour éteindre la télévision, restée allumée. Il se déshabilla et dormi d'un sommeil agité; d'un sommeil habituel.

1 commentaire:

lucie a dit…
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