dimanche 14 février 2010

Egaré dans un carré.

Je sortirai bientôt. Le système m'a broyé. Je n'ai plus rien à perdre. Si tu trouve cette feuille, un jour, toi que je ne connais pas, saches que je vais recommencer. En pire. Parce que j'aime ça. Et parce que je vais me venger de tout ce temps noir.
Dans deux mois, j'en serai à neuf ans et quatre jours. Dans deux mois, je serai hors de ces murs. Et je vais te violer, toi la première que je croiserais un soir sombre. Et toi aussi et toi encore et toi aussi. Les grilles m'ont rendues fou, dingue, psychotique, leur vue, leur grincement et ceux qui passent devant, qui tournent, retournent, regardent sans comprendre autre chose que le binaire "présent, pas présent" et qui s'ils sont libres, ne sont probablement pas plus heureux que moi. Je baigne dans ce jus purulent que conçoit la captivité sans suivie. Perdu dans une poignée de mètres carrés.
Je suis rentré malade. Je vais ressortir pire. La violence ne guérie rien. Elle étouffe l'espoir, elle aiguise le méfait. Je sortirai, je vous casserai les jambes et je vous enfermerai. Pour voir, si vous guérissez par la claustration, l'entacement et la répression. Un jour, j'ouvrirai la porte et nous verrons ce que dira la société de vos misérables et terribles carcasses rampantes. Nous verrons quel employeur voudra de vous, nous verrons si vous pourrez vous intégrer et surtout, si vos membres brisés seront réparés.
...
Comment? Vous cririez pitié? Parce que c'est d'un hôpital dont vous auriez besoin pour être traités, d'un suivi médical, d'un travvail pour ne pas vous sentir exclus durant votre longue convalescence? Besoin de sentir que vous ne disparaitriez pas dans l'inaction, besoin de sentir que vous seriez soutenus non pas dans la maladie, mais dans sa résolution?


Soit. Criez donc. Je n'entends rien.

1 commentaire:

Idris a dit…

Je t'aiderais quand tu sortiras!

Non en vérité j'aurais peur de toi, mais tu auras raison de faire ce que tu leur fera!