mardi 11 mai 2010

La grande confrérie.

Jamais le moindre sanglot. Jamais de larme. Jamais de coup reçu. Je n'ai jamais croisé d'hématome sur ta figure.
Je t'ai entendu hurler. Cinq minutes peut-être. Je ne comprenais pas tes mots, le mur les arrêtaient, je croyais même que c'était la télé, au début. Puis un coup mate. Comme si de rien, je suis allé chercher du pain. En attendant l'ascenseur, elle était là je l'ai regardée. Elle a sourit. C'est à ce moment que tu as ouvert la porte en coup de vent, te dirigeant sur nous sans me voir d'abord. La main levée, paume saillante. Bonjour ai-je dis, ne trouvant pas mieux à faire. En m'apercevant, ta main de fouine c'est évanouie et tu as ris de bon coeur; comme si de rien. Salut, que tu as répondu avec aplomb! Tu as fais un tour sur le pallier et tu es rentré. Lorsque l'ascenseur à commencer de redescendre, elle, moi dans la cabine, je n'ai pas remis en doute son mensonge ponctué de petits reniflements. Il paraît que tu es un blagueur, que tu plaisantes beaucoup. J'ai souris en retour, tout en me représentant le genre de farce que tu affectionnes. Ce neuf janvier, c'était probablement d'assurer qu'en hiver les lunettes de soleil sont un indispensable. Le monde est plein de comiques qui partagent le même humour que toi, d'ailleurs. Des gringalets, des bedonnants, des costauds, des propres sur eux, des négligés... Tu fais partie d'une grande confrérie qui dépasse tous les clivages, tu es de ces hommes qui ont le bon goût en matière de savoir rire. A la sortie de l'immeuble, elle a prit à gauche, me disant au-revoir. A la sortie de l'immeuble, j'ai continué tout droit en répondant au-revoir. C'est tout. Je suis retourné à ma vie un peu sourde, laissant la sienne bien tranquille. Les relations de voisinage, lorsqu'elles se passent élégamment, sont comme un trésor qu'il faut préserver.

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