jeudi 6 mai 2010

Motifs.

Brave et puissant, le visage tanné et les épaules larges, Centorion le chevalier avait toujours vaincu. Les dragons mêmes connaissaient son nom qui résonnait comme une lame à leurs oreilles. Les sages les plus éminents louaient son calme et sa détermination. Chaque pucelle était amenée un jour au moins à songer que ce guerrier au regard de glace l'enlèverait de sa pauvre chambre pour l'étendre des jours durant sur une botte de foin, car les ménestrels n'avaient de cesse de chanter ses exploits. Sitôt qu'il combattait au service d'un roi, l'autre retirait ses armées et déclarait forfait avant le début du combat.

Alors que l'après-midi promettait d'être bientôt achevée, Centorion arrivait au confins de son ultime quête. Avançant dans une allée de gravillon, il se trouva finalement bloqué par une porte qui lui barrait le passage. Prêt de dégainer sa fidèle épée, il tenta de presser la poignée sans croire que la porte puisse bouger d'un centimètre. Pourtant, grinçant sur ses gonds, elle n'offrit aucune résistance. Confus, le chevalier pénétra donc et aperçu deux gobelins assis sur un coffre, buvant une flasque de rhum... D'un coup d'épée rectiligne,, il leurs trancha la tête et ouvrit le coffre.
Perplexe, au-dedans, il distingua une fenêtre, qu'il ouvrit. Une fois passée, il se retrouva devant deux gobelins, adossés à une porte, buvant une flasque de rhum. Se raclant la gorge et d'un coup d'épée rectiligne, il leurs trancha la tête. Pressant la poignée, il découvrit un coffre masqué par cette dernière. Dans le coffre, tranquillement allongés sur une fenêtre, deux gobelins sirotaient une flasque de rhum. Consciencieux, il prit garde en leur coupant la tête d'un coup d'épée rectiligne, de ne pas ébrécher le bois du coffre. Dégageant les corps et passant la fenêtre, il se retrouva devant un coffre assit sur deux gobelins. Ouvrant le coffre et constatant sa vacuité, il ouvrit les gobelins pour constater leurs intestins. Dégageant tout ce fatras, il pu ouvrir une porte qui donnait sur une fenêtre. Entre le double vitrage de cette dernière, deux gobelins se tenaient très droits, peinant pour boire leur flasque de rhum. Brisant la vitre, les gobelins et la flasque d'un coup d'épée, il arracha la fenêtre de ses gonds. Lorsqu'il fut passé de l'autre côté, deux gobelins qui baignaient dans le rhum et ayant une fenêtre à la place du ventre, buvaient un coffre de flasque.
Là, Centorion commença de dire que c'était n'importe quoi, une foutue quête à la con et qu'il n'aurait jamais dû tenté le bonus stage. Il hurla que ça ne valait pas trois pièces d'or et fut embarrassé de ne savoir quelle fenêtre ouvrir. Se dirigeant vers le gobelin de gauche, il tira la fenêtre et cracha dans son ventre, qu'il referma avant de lui couper la tête. L'autre fenêtre donnait aussi sur l'intérieur du gobelin dans lequel il n'aurait pas mit un pied même pour trente pièces d'or. D'un coup d'épée rectiligne, il lui coupa la tête qu'il jeta dans le coffre de rhum. C'est alors qu'une porte apparue. De l'autre côté se trouvait deux gobelins assit sur un coffre, buvant...

On raconte qu'aujourd'hui encore, Centorion passe toujours de portes en fenêtres, de coffres en gobelins et de fenêtres en coffres.
Cacedédi.